Devenir professeur de médecine : parcours, conditions et évolution
Le professeur de médecine occupe une place à part dans l’univers hospitalo-universitaire. Le statut de professeur de médecine unit 3 aspects : excellence clinique, compétences médicales et engagement. En France, le sommet de la carrière médicale est le titre de professeur des universités – praticien hospitalier. C’est une combinaison de réalisations les plus diverses. Le PU-PH combine enseignement universitaire, exercice hospitalier, et recherche scientifique.
Mais comment accéder à ce poste ? Quelles sont les étapes, les diplômes requis, les concours à passer et les perspectives de carrière ? Ce guide propose une vue d’ensemble détaillée sur le titre de professeur de médecine en France. Il répond à la question comment devenir professeur de médecine. Focus particulier sur les profils recherchés, les parcours possibles et les réalités du métier.
Quel est le rôle exact d’un professeur de médecine ?
Le professeur de médecine, appelé PU-PH, joue un rôle essentiel dans le système de santé et d’enseignement supérieur. Il combine trois missions principales : l’enseignement, la recherche et la pratique clinique. Ce cumul de responsabilités exige un haut niveau de compétence et une solide organisation.
Enseignement, recherche et responsabilités hospitalières
En tant qu’enseignant, le professeur de médecine intervient à l’université. Il participe à la formation des internes et parfois des doctorants. Il est chargé de plusieurs missions :
- élaboration des programmes pédagogiques
- encadrement des travaux dirigés
- cours magistraux
- participation à l’évaluation des connaissances.
La dimension pédagogique occupe la plus grande partie de son emploi du temps pendant les premières années.
Côté recherche, le professeur est rattaché à un laboratoire ou une unité hospitalo-universitaire. Là encore, il a plusieurs attributions :
- mener des travaux scientifiques
- rédiger des publications
- participer à des projets collaboratifs nationaux ou internationaux
- diriger des thèses.
La recherche clinique est généralement privilégiée. Les travaux en santé publique, biostatistiques ou en sciences fondamentales peuvent aussi faire partie des tâches.
Enfin, le professeur de médecine est aussi praticien hospitalier. Il exerce dans un CHU (centre hospitalier universitaire). Dans ce domaine, il prend en charge des patients tout en encadrant les internes. Il participe aussi à la permanence des soins. Le professeur de médecine peut occuper des fonctions de chef de service. Il peut aussi devenir coordinateur d’unités cliniques et s’impliquer dans la gestion hospitalière.
Quelle différence entre un médecin et un enseignant hospitalo-universitaire ?
Le médecin généraliste en France exerce exclusivement une activité clinique. Il travaille le plus souvent en libéral ou en centre de santé. Il n’est pas tenu de mener de recherches ni d’assurer des cours universitaires.
En revanche, le professeur de médecine cumule différentes fonctions. Il s’inscrit dans un parcours académique long, structuré par des étapes précises et sélectives.
Quelles études faut-il faire avant d’accéder à ce poste ?
Le professeur de médecine entame son long parcours avec l’obtention du baccalauréat et l’accès à la première année de médecine. Les études se poursuivent sur une dizaine d’années au terme desquelles il obtient le doctorat en médecine. Le médecin peut alors poursuivre son parcours avec une spécialisation approfondie et un engagement dans la recherche.
De l’entrée en PASS/LAS jusqu’au doctorat de médecine
L’étudiant doit d’abord intégrer un parcours d’accès aux études de santé (PASS ou L.AS). La réussite à ces examens donne accès à la deuxième année de médecine. C’est le premier filtre d’un long parcours. Il est très sélectif et nécessite rigueur, motivation et un excellent niveau scientifique.
Quels sont les cycles à valider pour obtenir le diplôme d’État de docteur en médecine ?
Le cursus médical se compose de trois cycles universitaires :
Le premier cycle (DFGSM) : formation de base
Le cycle dure 3 ans. L’étudiant acquiert les fondamentaux en biologie, anatomie, physiologie, pathologie et pharmacologie. C’est aussi à ce stade qu’il découvre les premières approches cliniques.
Le deuxième cycle (DFASM) : approfondissement clinique
Il s’agit d’un cycle de deux années d’externat. Les étudiants alternent cours théoriques et stages hospitaliers. Ce cycle est sanctionné par les examens classants nationaux (ECNi). Ils déterminent le choix de la spécialité et du lieu d’internat.
Le troisième cycle : internat et spécialisation
La durée de l’internat varie entre 3 et 6 ans selon la spécialité choisie. L’étudiant devient alors interne. Il est en poste à l’hôpital mais poursuit en parallèle ses enseignements universitaires. Il termine son cursus par la rédaction d’une thèse d’exercice. Elle est indispensable pour obtenir le diplôme d’État de docteur en médecine.
Que faire après l’obtention du diplôme de docteur en médecine ?
Devenir professeur de médecine ne se limite pas à l’obtention du diplôme de docteur. Ce titre permet bien entendu d’exercer comme médecin. En revanche, l’accès à l’enseignement universitaire requiert de l’expérience et des qualifications supplémentaires. Il faut démontrer des compétences en recherche, en pédagogie, et s’inscrire dans un parcours académique reconnu.
Peut-on enseigner juste après le doctorat ?
Théoriquement, un médecin fraîchement diplômé peut intervenir ponctuellement dans l’enseignement. Il peut à ce stage être un chargé de TD ou un intervenant vacataire. Toutefois, pour occuper un poste d’enseignant-chercheur titulaire, il faut remplir plusieurs conditions. Il doit pour cela avoir une expérience clinique solide et une activité scientifique reconnue. Idéalement, il doit aussi être titulaire d’une habilitation à diriger des recherches (HDR).
Quels sont les prérequis pour prétendre à l’enseignement en faculté ?
Pour enseigner la médecine en faculté, le médecin doit cumuler au moins cinq années d’expérience hospitalière. Il peut s’agir d’un poste de praticien hospitalier ou de chef de clinique. Il doit aussi être inscrit sur une liste d’aptitude. L’inscription se fait via un dossier de candidature examiné par une commission nationale.
D’autres facteurs interviennent pour appuyer la candidature. À savoir :
- publications d’articles dans des revues scientifiques
- participation à des congrès
- dirigé ou co-dirigé des travaux de recherche
assuré un volume suffisant d’heures d’enseignement.
L’habilitation à diriger des recherches (HDR) est-elle obligatoire ?
L’HDR est indispensable pour devenir professeur des universités. Cette habilitation signifie que le candidat peut superviser des doctorants. Elle valide aussi sa capacité à proposer une orientation scientifique autonome. Pour l’obtenir, le candidat doit effectuer un mémoire de synthèse. Il doit aussi rédiger un rapport d’activités de recherche. La dernière étape est la soutenance publique devant un jury. L’HDR est accessible uniquement aux candidats justifiant d’un niveau post-doctoral élevé.
Quelle expérience hospitalière faut-il acquérir ?
Le passage par des postes hospitaliers est incontournable. Le statut de chef de clinique – assistant hospitalier universitaire est un tremplin privilégié. C’est un poste qui dure deux à quatre ans. Il permet de concilier activité clinique, recherche et enseignement.
Grâce à ce poste, le candidat a une première reconnaissance dans le monde universitaire et hospitalier. Cela permet de constituer un dossier scientifique solide pour les concours de PU-PH.
Qu’est-ce qu’un PU-PH et comment y accéder ?
Devenir PU-PH, c’est accéder au plus haut niveau de l’enseignement médical universitaire tout en exerçant une activité hospitalière. Ce double statut est aussi prestigieux qu’exigeant. Il combine responsabilités pédagogiques, recherche scientifique et soins aux patients.
Quelle est la signification de PU-PH (professeur des universités – praticien hospitalier) ?
Le PU-PH est un enseignant-chercheur titulaire d’un poste à l’université. Il exerce également une activité médicale dans un centre hospitalier universitaire (CHU). Il s’agit donc d’un poste à double casquette, partagé entre :
- L’enseignement aux étudiants en médecine (cours magistraux, TD, encadrement de mémoires ou de thèses),
- La recherche clinique ou fondamentale dans un laboratoire universitaire ou hospitalier,
- Et l’exercice de la médecine dans un service hospitalier.
Ce rôle en fait une figure centrale de la médecine académique en France.
Quel concours faut-il passer pour devenir PU-PH ?
Le recrutement des PU-PH s’effectue via concours national. Il est organisé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Le dossier du candidat est examiné par une commission de spécialistes. Elle évalue son parcours, ses publications, son expérience pédagogique et clinique.
Le concours est très sélectif et suppose :
- D’être titulaire de l’HDR,
- D’avoir occupé un poste de maître de conférences – praticien hospitalier (MCU-PH),
- D’avoir publié des travaux de recherche reconnus au niveau national ou international.
L’admission repose également sur une audition devant un jury. Elle permet au candidat de démontrer sa capacité à porter un projet pédagogique et scientifique cohérent.
Y a-t-il une différence entre agrégé et professeur des universités en médecine ?
Oui. L’agrégation est un concours spécifique. Il est organisé par le Collège des enseignants pour certains corps médicaux (odontologie, pharmacie, etc.). En médecine, l’agrégation n’est pas un passage obligé pour devenir professeur.
Le titre de PU-PH repose sur un processus académique différent, fondé sur la recherche et la titularisation via le concours universitaire.
Autrement dit, on peut devenir professeur des universités sans être agrégé. L’inverse n’est pas toujours vrai selon les disciplines.
Existe-t-il un grade supérieur au doctorat dans le domaine médical ?
Oui, le Doctorat d’État en médecine est le premier grade requis pour exercer. Ensuite, dans le cadre académique, le Doctorat en sciences (PhD) peut être poursuivi parallèlement ou après, pour les médecins orientés vers la recherche.
Enfin, l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) constitue un grade post-doctoral. Ce titre est indispensable pour prétendre au statut de PU-PH.
Quelle est la carrière type d’un enseignant-chercheur en médecine ?
La carrière d’un enseignant-chercheur en médecine suit une progression académique structurée. Elle est encadrée par des statuts bien définis. Elle conjugue activité universitaire et pratique hospitalière.
Peut-on évoluer entre maître de conférences, agrégé et professeur titulaire ?
Oui. Le premier niveau d’accès à une carrière hospitalo-universitaire est le poste de Maître de conférences des universités – praticien hospitalier (MCU-PH). Ce statut permet de débuter dans l’enseignement et de développer une activité de recherche. Le praticien peut en parallèle exercer la médecine au sein d’un CHU.
Après plusieurs années (généralement 6 à 10 ans), le MCU-PH peut se présenter au concours de PU-PH, à condition de remplir les critères de recherche (publications, HDR, encadrement, etc.). Dans ce cas, il est ainsi possible de progresser dans la hiérarchie universitaire sans mettre de côté la pratique médicale active.
Quels sont les débouchés après 6 ans, 10 ans ou 15 ans de carrière ?
Après 6 ans comme MCU-PH, les perspectives incluent l’obtention de l’HDR. Le médecin peut également constituer un dossier de candidature au concours de PU-PH.
Au bout de 10 à 15 ans, les PU-PH les plus investis peuvent évoluer vers des postes à responsabilité (directeur de service, responsable de formation, chef de pôle hospitalier...) Certains accèdent aussi à des fonctions nationales ou internationales (directeur de laboratoire, expert scientifique, membre d’organismes de régulation de la santé…).
Enfin, les PU-PH ont des opportunités de mobilité. Ils peuvent intégrer d’autres universités, aller à l’étranger. Ils peuvent aussi choisir des carrières dans l’administration de la recherche, l’évaluation médicale ou la santé publique.
Quel est le salaire d’un professeur de médecine ?
Le salaire d’un professeur de médecine dépend de son statut (MCU-PH ou PU-PH). L’ancienneté, les responsabilités hospitalières et la reconnaissance universitaire peuvent aussi influencer.
En début de carrière, un MCU-PH perçoit un salaire brut mensuel avoisinant 4 000 à 5 000 €. À cette somme s’ajoutent diverses primes liées aux fonctions hospitalières ou universitaires (gardes, astreintes, responsabilités pédagogiques…).
Un PU-PH plus expérimenté peut atteindre un revenu brut mensuel compris entre 6 000 et 9 000 €. Il peut gagner plus s’il cumule des fonctions de chef de service, de coordonnateur de filière . C’est aussi le cas s’il est impliqué dans des activités de recherche contractuelle.
Le statut hospitalo-universitaire permet donc d’allier stabilité de carrière, missions variées et rémunération évolutive.
Quelles sont les qualités humaines et pédagogiques attendues ?
Les compétences scientifiques et cliniques ne sont pas les seules conditions pour devenir professeur de médecine. Afin d’exercer cette fonction, certaines qualités humaines et pédagogiques sont indispensables.
Doit-on suivre une formation à l’enseignement ou à la pédagogie ?
Les facultés de médecine encouragent fortement les futurs enseignants à se former à la pédagogie universitaire. Certaines universités proposent des certificats de pédagogie médicale. Elles intègrent des modules spécifiques dans les parcours de recherche. Aucune formation pédagogique n’est juridiquement obligatoire pour devenir PU-PH. Cependant, elle constitue un atout majeur dans un parcours de candidature.
La maîtrise des outils numériques est aujourd’hui fortement valorisée. Les méthodes actives d’apprentissage sont également très appréciées en commissions de recrutement.
Comment démontrer ses capacités à transmettre et encadrer ?
Les facultés attendent que les enseignants adaptent leurs discours à différents niveaux. Cela suppose des compétences en communication, clarté pédagogique et gestion de groupe. Les enseignants disposent de plusieurs moyens pour démontrer leurs compétences :
- en encadrant une thèse
- en supervisant un stage hospitalier
- en animant un séminaire.
Quelles sont les autres fonctions proches de celle de professeur ?
Le professorat n’est pas le seul débouché pour les médecins voulant transmettre leur savoir ou s’investir dans l’enseignement supérieur. Plusieurs fonctions connexes permettent de participer à la formation des futurs praticiens.
Peut-on devenir chargé de cours ou intervenant sans être PU-PH ?
Oui. Il est possible d’intervenir en tant que chargé de cours, enseignant associé ou intervenant ponctuel. Pas besoin d’être professeur titulaire pour cela. Ces postes s’adressent à des praticiens hospitaliers. Les médecins libéraux et les chercheurs sont aussi concernés.
Ce type de collaboration peut se faire via un contrat de vacation, un poste d’enseignant associé. Dans certains cas, il se fait par un détachement si le médecin est déjà fonctionnaire. Cela permet de concilier pratique clinique et enseignement.
Quelles sont les passerelles vers la recherche médicale ou la direction de laboratoire ?
De nombreux enseignants-chercheurs s’engagent dans des unités mixtes de recherche (UMR). D’autres choisissent des instituts hospitalo-universitaires (IHU). Après plusieurs années d’expérience, il est possible d’accéder à diverses fonctions : direction de laboratoire, coordination de projets de recherche, responsable de master/doctorat…
Ces postes nécessitent souvent une habilitation à diriger des recherches (HDR). Ils permettent de valoriser une carrière tournée vers la science et l’innovation biomédicale.
Quels sont les avantages et contraintes de cette carrière ?
Devenir professeur de médecine est une voie prestigieuse, mais aussi exigeante. Avant de s’y engager, il est important de mesurer les bénéfices et les réalités du quotidien.
Est-ce une voie réservée à une élite ?
Bien que le parcours vers le professorat soit très sélectif, il n’est pas réservé à une élite sociale. Ce qui comptent, ce sont l’excellence académique, la rigueur scientifique, l’engagement dans la transmission du savoir, une expérience clinique solide... De nombreux PU-PH ont suivi un cursus universitaire classique, sans passer par les grandes écoles ou les filières d’élite.
Comment concilier vie universitaire, hospitalière et personnelle ?
L’un des défis majeurs du métier réside dans la charge de travail. Les PU-PH partagent leur temps entre l’enseignement, la clinique et la recherche. Cette triple casquette implique capacité d’organisation, résilience, et même des sacrifices personnels.
Beaucoup de facultés mettent en place des dispositifs pour favoriser un meilleur équilibre vie pro/vie perso. La réalité reste toutefois exigeante, surtout dans les premières années de titularisation.
Pourquoi certains regrettent ce choix de carrière ?
Bien que prestigieuse, cette profession compte de nombreux obstacles. En effet, plusieurs problèmes sont évoqués par les professionnels : contraintes administratives, manque de reconnaissance institutionnelle, ressources limitées dans certaines structures… L’éloignement progressif du soin direct, au profit de la gestion, peut également être un motif de désenchantement.
FAQ
Quel est le diplôme le plus élevé en médecine ?
Le diplôme le plus élevé dans le domaine médical est le doctorat d’État en médecine, qui confère le titre de docteur en médecine. Au-delà, l’habilitation à diriger des recherches (HDR) permet d’accéder aux plus hauts niveaux de l’enseignement supérieur.
Qu’est-ce qu’un Docent en médecine ?
Le terme Docent est utilisé dans certains pays européens pour désigner un universitaire habilité à enseigner au niveau supérieur. Il est souvent titulaire d’une HDR. En France, cette fonction correspond à un enseignant-chercheur qualifié. Il peut encadrer des thèses de doctorat, sans pour autant avoir le statut de professeur.
Quel métier après 6 ans de médecine ?
Après six années d’études médicales, un étudiant obtient le diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM). L’étape suivante est l’internat. À ce stade, il peut exercer comme faisant fonction d’interne. Cependant, il doit encore terminer son troisième cycle. Cette dernière étape est incontournable pour exercer comme spécialiste ou généraliste.
Comment devenir enseignant à l’hôpital ?
Pour devenir enseignant hospitalier, il faut généralement être praticien hospitalier. Le praticien doit s’engager dans une activité d’enseignement universitaire. Il doit aussi suivre une formation pédagogique. L’obtention de l’HDR est recommandée pour évoluer vers des postes de responsabilité, notamment ceux de PU-PH.